COMMENT FAIRE FACE À LA CRISE ET PENSER DEMAIN ?
Pour démarrer sa saison de conférences, Wolubilis propose un débat réunissant Isabelle Ferreras et Olivier De Schutter animé par l’éditorialiste en chef du Soir, Béatrice Delvaux. Transition écologique, pandémie, alimentation, avenir du travail, justice sociale… La conférence d’octobre se penchera sur ces diérentes questions d’actualité pour tenter de mieux comprendre les enjeux économiques et démocratiques auxquels notre société est confrontée. Et il y a un peu de pain sur la planche ! « Il est urgent de penser et d’agir de façon durable au risque de devoir panser durablement. »
Les deux invités ont en commun d’avoir contribué à l’appel lancé en avril 2020 par le Resilience Management Group, composé d’académiques, d’économistes et d’entrepreneurs de la transition qui concilient la réflexion et les expériences du terrain. À l’heure des scénarios de sortie de crises, ils proposent d’en tirer les leçons pour éviter de nouvelles crises systémiques. Ces experts qui ont participé à l’élaboration du Plan Sophia sont à la disposition des gouvernements, fédéral et régionaux, afin de collaborer avec leurs équipes pour construire une Belgique solidaire, prospère, résiliente et durable. Il y a de l’espoir… Professeur de droit international à l’UCLouvain et Sciences Po (Paris), Olivier De Schutter est rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme. Il est incontournable lorsqu’il s’agit d’évoquer les systèmes alimentaires. Ancien rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation des Nations Unies et grand défenseur de l’agroécologie, il invite les consommateurs à devenir acteurs et à réfléchir à leur mode de consommation.
Maître de recherche au FNRS et professeure de sociologie à l’UCLouvain, chercheuse associée à Harvard et membre de l’Académie royale, Isabelle Ferreras est l’une des initiatrices d’une carte blanche publiée le 16 mai 2020 dans de nombreux médias internationaux et intitulée Travail: Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer. Un document qui a reçu le soutien de plus de 3000 professeurs et chercheurs de par le monde (dont Thomas Piketty, Eva Illouz, Saskia Sassen, Pablo Servigne, Olivier De Schutter, Françoise Tulkens…). Carte blanche qui a abouti à un livre (déjà traduit en 27 langues !) co-écrit avec Julia Battilana et Dominique Méda : Le Manifeste Travail. Démocratiser, démarchandiser, dépolluer (Éd. Seuil).
Leur projet ? Démocratiser l’entreprise, pour permettre aux travailleurs/euses de participer aux décisions qui les concernent. Démarchandiser le travail, pour protéger certains secteurs des seules lois du marché, mais aussi garantir à chacun l’accès à un travail qui lui permette d’assurer sa dignité. Au moment où nous faisons face à la fois au risque pandémique, aux dérives populistes et à la menace d’un effondrement climatique, ces deux changements stratégiques permettront aussi d’agir collectivement pour dépolluer la planète et préserver les conditions de la vie sur terre.
– Valérie Nicolay