Prix Médiatine 2022: Benoît Jacquemin remporte le Prix Out of The Box !
A l’initiative de la Médiatine, les jeunes qui suivent le programme de Out of the Box sont invités chaque année, depuis 2019, à participer au jury qui sélectionne les prix décernés aux artistes participant à son concours annuel. Les jeunes portent sur les œuvres présentées un regard différent de celui des adultes, ce qui rend cette expérience vraiment originale.
Out of the Box est un atelier de pédagogie créative destiné aux jeunes en décrochage scolaire, âgés de 15 à 19 ans. Actif depuis 2015 et basé sur des méthodes ludiques, il a pour objectif principal de (re)donner aux jeunes une meilleure estime de soi et le plaisir d’apprendre. Introduire l’imagination et l’humour dans la formation, inspirer de nouvelles idées, joindre l’art et le jeu à l’apprentissage, mêler le plaisir à la persévérance, accepter les différences et l’imprévu sont les principes de base de cette méthode multidisciplinaire dont les résultats sont souvent impressionnants.
Participer au jury de la Médiatine, c’est pour Out of the Box une manière de décliner cette affirmation inspirante de Robert Filliou : « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ». Amélie Scotta et Gladys Sauvage, les artistes sélectionnées par les jeunes ces dernières années, ont bénéficié, comme prix, d’un séjour en résidence à la Falize, un domaine naturel de 300 hectares situé près de Namur.
Cette année 2022, c’est l’installation en verre de Benoît Jacquemin qui a été choisie par les jeunes de Out of the Box. Plusieurs arguments ont motivé cette sélection : la référence au film culte « Psychose » d’Alfred Hitchcock, l’effet esthétique de l’ensemble et la maîtrise technique de l’artiste. S’ajoutent à cela des réflexions qui méritent d’être soulignées : le contraste entre l’impression de solidité de la sculpture et sa fragilité renvoie à notre vulnérabilité, surtout en cette période de crises successives (pandémie, inondations et changements climatiques, paupérisation, guerre). L’escalier en verre qui s’impose dans l’installation de Benoît Jacquemin semble marquer la frontière, le passage ou le basculement entre ce qui semble normal et ce qui, en transparence, se révèle inquiétant. « C’est comme si nous étions appelés par cet escalier tout en sachant qu’il est trop fragile pour être utilisé », remarque une des jeunes et elle a raison. Le phare en verre posé à côté de cet escalier est également intriguant. La différence d’échelle entre ces deux éléments pose ainsi la question de la perspective, de notre présence au premier plan d’une création lumineuse. Elle mérite largement le prix qui lui est donné ici.