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SEULE EN SCÈNE AVEC UNE MARCHANDISE PRÉCIEUSE

Article • Publié le Actualités

Qu’il soit question du théâtre en général, de sa collaboration avec Janine Godinas autour du spectacle de La plus précieuse des marchandises ou des propos dont il est question dans ce conte fantastique de Jean-Claude Grumberg, il est un mot qui revient souvent aux lèvres de Jeanne Kacenelenbogen : transmission.

Le théâtre dans le sang
Sortie du Conservatoire royal de Mons en 2010, la fille aînée de Patricia Ide et Michel Kacenelenbogen a quasiment toujours baigné dans le théâtre : « Je suis tombée dedans quand j’étais petite ! », rigole-t-elle. « Mes parents ont ouvert Le Public quand j’avais un peu moins de 10 ans et nous avons vécu dans un appartement sur place durant plusieurs années. Ma sœur et moi, on allait voir tous les spectacles et on rejouait des scènes entre nous. J’ai ensuite fait des petits boulots d’assistanat pour gagner un peu d’argent en tant qu’ado. J’ai vraiment été éduquée au théâtre et cela fait partie de ma transmission familiale », résume la comédienne aujourd’hui âgée de 35 ans. Également instructrice de plongée sous-marine, notre compatriote a choisi cette année de se consacrer à 100% au théâtre et semble plus que jamais épanouie sur les planches : « C’est vrai que le théâtre classique réserve peu de rôles aux femmes de plus de 30 ans, mais le théâtre contemporain y accorde beaucoup plus d’attention. Personnellement, j’ai eu la chance d’interpréter dès mes débuts de beaux rôles dans des pièces variées et je me sens aujourd’hui beaucoup plus capable. Je pense que j’ai commencé à vraiment bien connaître mon métier de comédienne vers 30 ans et, après la crise du Covid, c’est fondamental pour moi de me mobiliser pour le théâtre », explique Jeanne Kacenelenbogen.

Comme une filiation
Si on ne peut pas vraiment parler de rencontre – les deux femmes se connaissent depuis longtemps et ont même partagé la scène l’an passé dans Bella Figura – sa collaboration avec Janine Godinas lui a permis d’explorer de nouveaux horizons. « Je devais au départ faire l’assistanat à la mise en scène sur La plus précieuse des marchandises, mais Magali Pinglaut a eu un accident un mois avant les représentations. Janine m’a donc proposé de reprendre le rôle. J’ai appris beaucoup avec cette comédienne de 30 ans de métier ! C’était très agréable de travailler avec elle parce que c’est une maman et une grand-mère et qu’il est justement question d’une histoire familiale », résume Jeanne. Outre le défi d’un timing serré, ce fut également pour la comédienne un premier seul en scène : « Le théâtre est généralement basé sur le rapport à l’autre et sur l’interaction entre acteurs, mais dans un seul en scène on ne peut compter sur personne d’autre… On est obligé de faire en sorte que ça se passe bien chaque jour. En même temps, on en retire une grande fierté quand on parvient à transporter la salle et on partage des moments très privilégiés avec le public ».

Une histoire qui fait sens
Riche de tous ces instants déjà vécus, Jeanne Kacenelenbogen entend bien choyer encore ce projet qui lui tient à cœur. « J’espère transporter ma précieuse marchandise le plus possible car je pense que c’est un spectacle qui mérite une visibilité », précise-t-elle. « Il faut continuer à parler du racisme, du fascisme, de l’antisémitisme… parce qu’ils sont toujours là aujourd’hui ». Porteuse de cette histoire au sens propre comme au figuré, l’interprète de La plus précieuse des marchandises se réjouit de pouvoir transmettre sur scène ce conte qui parle de survivance : « Je suis tombée directement amoureuse du texte de Grumberg quand je l’ai lu. Toute une partie de ma famille du côté de mon papa est passée par les camps et mes grands-parents ont miraculeusement survécu. Ma famille transporte cette histoire depuis deux générations, mais j’ai toujours plutôt perçu le sujet avec les traumatismes qu’il comporte. Ce qui me plaît ici, c’est que Janine a eu l’idée de le mettre en scène de manière lumineuse. Le texte lui-même, d’ailleurs, raconte les choses de manière très imagée, ce qui laisse une grande liberté au public », conclut Jeanne. Souhaitons-lui de pouvoir conter encore longtemps au public l’histoire de Pauvre bûcheronne et de Pauvre bûcheron, héritant malgré eux de la plus précieuse des marchandises…
– Delphine Georges

>> TICKETS pour le jeudi 23 mars à 20h30

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