Wolubilis

SOURIRE ET S’ÉMOUVOIR

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Eh bien, rions à présent ! Et dansons, chavirons, frissonnons. La prochaine saison de Wolubilis éblouit par sa diversité, l’envie de nous faire rêver et de nous émouvoir étant au centre de cette programmation, véritable ode au spectacle vivant.

Cette saison, les spectacles reprennent en septembre. Joli coup d’envoi pour plusieurs mois hauts en couleur et en surprises, savamment organisés par Valérie Mahieu, co-directrice et programmatrice artistique du théâtre Wolubilis, toujours aussi enthousiaste. Voici l’agenda de vos envies :

Septembre : l’amour au premier plan
La création d’Alain Leempoel, à Avignon l’été passé, a connu un triomphe mérité. « Tiré du roman de Nadine Monfils, Le facteur Cheval ou le rêve d’un fou est inspiré de la vraie vie de Ferdinand Cheval qui a construit, seul, pendant des années, son palais », explique Valérie Mahieu. « L’adaptation est d’une absolue beauté et l’interprétation d’Elliot Jenicot se révèle bluffante, il EST le personnage. » Autre spectacle en solo, Tout ça pour l’amour ! de et avec Edwige Baily, créé durant le confinement. L’histoire d’une prof passionnée par son travail. « On la voit en classe, décrire l’Antigone de Sophocle de façon totalement hallucinée et, en parallèle, vivre un amour interdit avec l’un de ses élèves. À la fin, on se demande quel est l’ovni auquel on vient d’assister. Encore une interprétation de haut vol. » Sans oublier Le système Ribadier dans le cadre de la Tournée des châteaux. Le classique de Georges Feydeau, créé par le Théâtre des Galeries, renoue brillamment avec les codes du vaudeville.

Octobre : sourire aux lèvres
Premier accueil étranger de la saison, Trash ! par la compagnie espagnole Töthem prodigue rires et joie sans compter. « Il s’agit d’un spectacle de percussions qui se passe dans une usine de recyclage. Le but : taper sur tout ce qui tombe sous la main. Enjoliveurs, boîte à outils, tout y passe. Autant dire que l’énergie qu’ils communiquent est synonyme de bonne humeur, le public danse, chante et se lâche devant une telle succession de sketchs musicaux.»
Place ensuite à l’humour belge avec Florence Mendez qui souligne la volonté de Wolubilis d’accueillir des humoristes de talent. Et fidélité au talent avec Le voyage de Molière de Jean-Philippe Daguerre qui avait déjà enchanté le public lors de Adieu M. Haffmann. « Voici un spectacle sur Molière célébrant les 200 ans de l’illustre auteur. Un futur médecin, passionné par son oeuvre, passe une audition pour jouer une de ses pièces, tombe évanoui de trac et retrouve ses esprits à l’époque du dramaturge Jean-Baptiste Poquelin. On savoure ce spectacle de troupe, en costumes, dans une langue magnifique et une scénographie astucieuse. »

Novembre : intensité
Autre accueil français, Deux mains, la liberté, un huis clos épuré qui repose autant sur le jeu des acteurs que sur l’histoire vraie racontée. « Felix Kersten, masseur réputé capable de soulager les pires douleurs, est amené à soigner Himmler, bras droit de Hitler. Il le fera contre des listes de Juifs à sauver. L’autre Schindler est méconnu et trouble, le spectateur en ressort ébranlé. Là, réside toute ma motivation. Quand je suis interpellée par un spectacle, j’ai envie de le programmer. »
L’ancienne administratrice générale de la Comédie-Française Muriel Mayette-Holtz met en scène Carole Bouquet, bien entourée, dans Bérénice de Racine, en se focalisant sur le trio amoureux de l’histoire. « Impériale et tout en douceur, Carole Bouquet illumine de son talent l’essence même de cette tragédie. Ce spectacle est à voir et à écouter. » Fidèle à l’art vivant dans toutes ses expressions, Wolubilis laisse à nouveau place à la piste aux étoiles. Circa – What will have been, mené par une compagnie australienne habituée des lieux, pousse à l’extrême ses performances physiques. Le Coup de coeur du bourgmestre sera Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne avec Jean-François Breuer qui a réussi à s’approprier le personnage avec une grande sensibilité.

Décembre : en toute liberté
La Compagnie LINES Ballet d’Alonzo King, l’une des plus renommées des USA, revient avec Deep River. « De quoi faire vriller les pointes ! Il arrive, sur les grandes bases de la danse classique, à apporter la juste touche de modernité, sur une musique de Jason Moran et tout en délivrant un message d’espoir. » Après le triomphe de Simone Veil, les combats d’une effrontée la saison passée, retrouvons une figure de femme majeure avec Gisèle Halimi, une farouche liberté tirée du livre de la célèbre avocate et de la journaliste Annick Cojean. « Comment ne pas être admirative devant le courage de ces femmes qui n’ont jamais rien lâché avec énormément de classe. Et ce sont deux belles comédiennes d’âges différents qui incarnent Halimi : Ariane Ascaride et Philippine Pierre Brossollette. Une formidable incarnation qui passe par la parole. »
Tout autre chose pour Thomas VDB s’acclimate, où l’humoriste semble se lâcher en roue libre quant à ses réflexions écologiques.
Wolubilis ne déroge pas à la règle de la revue satirique avec le deuxième opus de Thibaut Nève C’est arrivé près de chez toi !. « Un peu moins politique mais néanmoins d’actualité, tablant sur les bons ingrédients que sont les sketchs, les chansons, le rire… »
Pour une fin d’année lumineuse, on se réjouit du retour de Kiss & Cry qui, depuis 2011, s’est joué 300 fois à travers le monde, pour plus de 180.000 spectateurs. La magie de Michèle Ann De Mey et Jaco Van Dormael opère toujours.

Janvier : éclectisme
Notre Soleil de et avec Fran Kourouma est parti pour marquer les esprits. « J’ai été extrêmement touchée par ce récit d’un jeune Guinéen migrant en quête d’un avenir meilleur en Europe, qui a connu l’horreur des passeurs, la torture en Lybie, la traversée en Méditerranée, les camps en Italie, pour arriver en Belgique et vivre dans la rue. Il a écrit 800 pages sur cet enfer, rédigées sur son téléphone portable. Aidé par la comédienne Sandra Raco, il a été publié et témoigne maintenant sur scène. Un message authentique, sans haine, sans apitoiement. À chaque fois, le public lui pose la même question : Comment ça va aujourd’hui ? Il faut montrer ce genre de spectacle. »
Dans Les Téméraires de et avec Bart Van Loo, le célèbre historien flamand présente la version francophone de son livre et spectacle et remonte jusqu’aux Ducs de Bourgogne et au Moyen Âge pour raconter notre plat pays.

Février : inventivité belge
Quand l’autrice Myriam Leroy découvre que son père n’est pas son père biologique et donne la parole aux enfants nés d’un don de sperme anonyme dans ADN, que Zaï zaï adapte la célèbre BD de Fabcaro en romanphoto théâtral, drôlissime peinture d’une société qui part en vrille, il faut bien la grâce du ballet Casse-Noisette, version plus actuelle, pour calmer les esprits ! « Une question existentielle très actuelle, un collectif belge drôle et déjanté, et l’Europa Danse Company avec une adaptation bluffante par son fondateur chorégraphe Laurent Drousie, prouvent que la passion est toujours notre ADN. »

Mars : un mois de femmes
En ce mois de mars, Valérie Mahieu laisse à nouveau place à celles qui clament haut et fort leur vérité. « Guten Tag, Madame Merkel, d’Anna Fournier fait de cette femme d’état un personnage de théâtre fascinant et propose un seul en scène impressionnant et qui donne le sourire, reproduisant les costumes et les postures d’Angela Merkel. »

Avril : gravité et panache
Ne délaissons surtout pas les femmes, Perfect Day de Geneviève Damas, est une pièce écrite spécialement pour la grande Hélène Theunissen. « Une femme de plus de 60 ans fait le bilan de sa vie. Toujours pleine d’énergie malgré les heurts et le temps marquant son empreinte, elle va rencontrer l’amour. Une histoire de femme lumineuse. » Car cette saison, les mots beauté, lumière, joie rayonnent dans bon nombre de spectacles. Il en est de même avec le maestro du rire Vincent Dedienne, Molière de l’humour en 2017 et 2022. « Ce spectacle est inclassable ! Dedienne se qualifie lui-même de vieille âme, de nostalgique devant le temps qui passe. Mais sa panoplie de personnages est absolument affolante. » L’accordéoniste Didier Laloy en version symphonique enchantera la salle. Il sera suivi par Coupures, vrai coup de coeur du Off d’Avignon 2022. « On s’adresse d’emblée au public en lui demandant : « Si vous pensez que votre voix compte, levez vous ! ». Le ton est donné. Pas de décor, juste la force du texte et des comédiens, et un admirateur de poids en la personne d’Alexis Michalik. On a droit à une création intelligente et subtile. » Méduse.s traite de la violence faite aux femmes à partir du mythe antique de Méduse – la Gorgone, femme violée par Poséidon et bannie – dans un décor pictural et audiovisuel réussi, enrichi de divers témoignages. Quant à Lucrèce Borgia de Victor Hugo, créé à Villersla- Ville cet été, il s’annonce dans une mise en scène imposante d’Emmanuel Dekoninck.

La saison se termine en juin, en famille, avec l’irrésistible Carnaval des animaux narré par Alex Vizorek, soutenu par les musiciens et les illustrations 3D réalisées en live par l’artiste Karo Pauwels. Le partage et l’émerveillement s’imposant comme une signature évidente.

Il n’y a plus qu’une seule question à se poser : existe-t-il un abonnement de 30 spectacles ?
– Gilda Benjamin

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